2019 : un réseau au cœur des territoires

Ce lundi 14 janvier, Bernard Stalter, Président de la CRMA Grand Est, a présenté ses vœux au nom de l’ensemble de ses collègues élus.

Une cérémonie dédiée aux femmes et aux hommes qui font le réseau Grand Est…

img_1155

Discours du Président Bernard STALTER

img_3404-Je ne serai pas très original pour commencer mon propos, vous m’en excuserez, mais c’est avec beaucoup de sincérité et d’optimisme que je vous souhaite à toutes et à tous une bonne, une très bonne année et heureuse année 2019.

Une année qui, je le souhaite profondément, s’inscrira dans une dynamique positive, remplie de bienveillance et de volontés engagées face aux nombreuses évolutions, aux nombreux changements qui vont se présenter à nous.

Car l’année 2018 a été particulièrement agitée pour notre secteur. Elle a vu porter de nombreux débats qui ont re­mis en cause nos fondamentaux, elle nous a bousculés dans nos bases et dans nos habitudes… Bref, une année qui nous a confrontés à la réalité actuelle, nous obligeant à regarder en face une vérité que nous ne voulions pas toujours accepter : le temps de la réforme ne peut plus attendre.

Je pourrai immédiatement entrer dans le vif du sujet et vous faire une liste, non exhaustive, des différents dossiers préoccupants dans notre pays, dans notre économie, dans nos professions…

Je pourrai par exemple vous faire part de mon inquiétude, vive, vis-à-vis de ce climat social inédit, violent et impré­visible qui s’abat sur notre pays depuis presque 2 mois…

Nos entreprises, vos entreprises, en souffrent, et malheureusement personne ne peut préjuger de l’issue de ce malaise, tellement il est profond, tant ses facettes sont multiples.

Je pourrai également évoquer avec vous toutes et tous ces nouvelles lois nées en 2018 : la loi sur le travail, la loi PACTE, la loi sur l’avenir professionnel comportant notamment un grand volet de réforme de l’apprentissage… ces lois qui se sont enchainées à vitesse grand V ces derniers mois et qui ont redistribué les rôles de chacun, qui nous ont obligés et nous obligent toujours à une vigilance accrue sur leur mise en application…

Je pourrai enfin vous donner un chiffre, effrayant : 50% des chambres de métiers en France sont en difficulté financière.

Elles ignorent :

– comment elles vont pouvoir continuer, dans ces conditions, à offrir à leurs entreprises un service efficace et efficient, comment elles vont pouvoir développer de nouveaux systèmes de formation en phase avec la révolu­tion digitale et numérique qui s’opère, cher Michel

– elles ignorent comment elles vont pouvoir survivre à la disparition visiblement programmée de certaines de leurs missions régaliennes que sont le SPI, le CFE-RM ou encore l’enregistrement des contrats d’apprentissage…

Et tout ceci doit nous conduire à nous poser une question et elle a son importance pour l’avenir de notre pays, pour notre avenir.

Comment attirer de nouvelles vocations, assurer une relève à nos métiers, susciter chez les jeunes l’envie de s’in­vestir et de croire en nos filières si nos ressources ne sont plus suffisamment fortes pour porter haut les couleurs de l’Artisanat ?

Vous l’aurez compris, je suis volontairement et délibérément négatif, pessimiste, alarmiste.

Car, face à ce genre de constat, face à ce tourbillon de problématiques et de difficultés qui s’accumulent, il y a finalement 2 comportements qui s’offrent à tout un chacun :

– Soit on se morfond, on s’insurge, on se braque et on cherche des responsables, on s’oppose pour, finale­ment, petit à petit arrêter d’avancer et de construire.

– Soit on choisit d’accepter ce qui est un fait et finalement n’est pas discutable et on arrête de se demander « à qui la faute ? ».
On relève la tête, on retrousse les manches, on s’interroge et ENSEMBLE on avance et on construit notre nouvel avenir.

Bien évidemment, inutile de vous dire qu’en ce qui me concerne, les manches sont relevées depuis bien long­temps et je sais qu’ici aussi, nombreux sont celles et ceux qui les relèvent également au quotidien.

Alors oui, ça n’est pas simple de se battre pour ce en quoi on croit,

Ça n’est pas simple non plus de se remettre en question et de changer…

C’est même finalement plus facile de rester dans cette zone de confort, de ne pas bouger les lignes…

Mais je crois qu’à bien y regarder, nous avons tous vu que cette zone n’était plus si confortable que ça…

Alors aujourd’hui, plutôt que de vous parler de ce qui ne va pas, de lister les inquiétudes et les problématiques en tout genre… je préfère évoquer nos forces et nos atouts, ce qui me porte au quotidien, ce en quoi je crois, ce pour quoi chaque jour j’avance :

Ce sont nos 100 000 entreprises artisanales du Grand Est.

Un chiffre que nous ne pensions pas atteindre avant la fin de notre mandat en 2022. C’est un très joli cap franchi, un signe qui démontre que justement malgré un climat social et économique tumultueux, l’Artisanat reste solide, il continue de se développer et de faire vivre les territoires. Derrière ce chiffre, ce sont des femmes et des hommes, des entreprises, des salariés, des familles…un vivier économique si riche et si varié.

J’ai eu l’occasion, durant cette année 2018, de venir dans vos différents départements du Grand Est, rencontrer de nombreuses entreprises artisanales dans des domaines extrêmement différents. Mais ils avaient en commun une chose : tous sont animés de cette fibre si particulière presque palpable et tellement significative de l’Artisa­nat : l’amour de leur métier.

Notre rôle a toujours été et doit rester celui de les accompagner chaque jour, dans leur formation, dans leur déve­loppement, afin qu’ils puissent continuer à vivre de cette passion. Quoi de plus gratifiant ?

Il y a nos partenaires, publics ou privés, qui nous accompagnent dans nos idées, qui croient eux aussi à la force artisanale, qui répondent toujours présents pour construire avec nous de nouvelles actions.

Je pense bien évidemment à la région Grand Est sans qui tellement de dispositifs, d’évènements ou de projets n’auraient pas pu voir le jour. Son soutien va bien plus loin que de purs aspects financiers : dans de nombreux domaines, nos réflexions sont communes, nos envies sont partagées…

Je peux dire ici que Jean ROTTNER, comme Philippe RICHERT avant, ont une fibre artisanale qui résonne…et ils la partagent avec leurs équipes.

Je pense aussi à beaucoup d’autres partenaires : les services de l’Etat, efficaces et à l’écoute, les collectivi­tés territoriales, ouvertes et disponibles, les organisations professionnelles véritables forces de propositions, le CNIDEP, les banques et les sociétés de caution mutuelle, les compagnies et mutuelles d’assurance, le CNAM…

Je les remercie tous, énormément, pour leur confiance et leur appui.

C’est une réelle chance de pouvoir ainsi développer des relations étroites et pérennes.

Il y a aussi les équipes de notre réseau, ces collaborateurs qui accompagnent nos artisans dans les nom­breuses étapes de la vie de leur entreprise. Présents pour conseiller, pour guider… c’est une relation privilé­giée, humaine, une relation de confiance qui, à elle seule, justifie l’existence même de nos missions.

Quel que soit le territoire, tous oeuvrent avec la même conviction pour apporter un service adapté et de qualité aux artisans.

Aux 800 collaborateurs qui travaillent au sein de notre réseau Grand Est, aux Secrétaires généraux, aux équipes enseignantes des CFA, aux formateurs… je veux dire également Merci. Merci d’être investis dans vos missions, dévoués aux artisans du Grand Est.

Je sais que les évolutions qui s’amorcent vous interrogent, soyez assurés que nous avancerons ensemble, dans le dialogue durant cette année de transformation.

Je sais pouvoir compter sur votre professionnalisme pour faire de ce changement, de cette mutation, une réussite.

Enfin, il y a les élus de notre réseau, mes collègues. Ces hommes et ces femmes qui avant d’être élus de chambres de métiers sont des artisans qui représentent, soutiennent et défendent les intérêts de leurs paires.

Un bel esprit d’intérêt général les anime au quotidien. Je veux ici saluer leur motivation et leur détermination pour affronter des situations souvent complexes.

Dans les territoires, au contact de leurs ressortissants, ils sont ce lien indispensable entre la réalité du terrain et les sphères décisionnaires.

Ce sont eux qui rencontrent, qui échangent, qui informent.

Eux encore qui mettent en relation, qui expliquent, qui convainquent…

Chers collègues, merci pour votre engagement, merci pour vos idées et vos convictions. Merci pour nos échanges et nos débats riches, parfois animés mais toujours constructifs.

Nous avons déjà fait beaucoup ensemble : notre chambre régionale a bien grandi depuis sa création il y a 3 ans.

Elle va d’ailleurs prendre un nouveau visage dans les mois à venir puisque vous avez tous, élus de la CRMA Grand Est, accepté avant même que le Gouvernement ne nous l’impose, de nous orienter vers un établisse­ment régional unique.

2019 sera donc l’année de la préparation à cette transformation, une transformation que nous conduirons ensemble ; un séminaire nous attend d’ailleurs les 26 et 27 février prochains pour y travailler.

Voilà, vous comprendrez pourquoi j’avance : parce que je ne suis pas seul.

Parce qu’avec moi, il y a toutes ces femmes et tous ces hommes qui, de près ou de loin, accompagnent et portent l’Artisanat. Et c’est bien ce qui rend notre secteur si humain, si rempli de partage, de valeurs, de « vrai » et de proximité.

Et avant de passer à la remise des prix régionaux du maitre d’apprentissage, parfait témoignage des valeurs artisanales que j’évoquais à l’instant, je vais demander à l’ensemble des présidente et présidents des chambres de métiers du Grand Est de me rejoindre :

Liliane, Bernard, Eric, Michel, Jean-Louis, Jean-Paul, Philippe, Christophe, Jean-Louis, Raphael et Christian venez avec moi s’il vous plait parce que c’est ensemble, au nom de tous les territoires du Grand Est et de la Chambre Régionale que nous allons vous présenter nos vœux.

Jacques Brel disait :

« Je vous souhaite des rêves à n’en plus finir et l’envie furieuse d’en réaliser quelques-uns.

Je vous souhaite d’aimer ce qu’il faut aimer et d’oublier ce qu’il faut oublier. Je vous souhaite des passions, je vous souhaite des silences […].

Je vous souhaite de respecter les différences des autres, parce que le mérite et la valeur de chacun sont souvent à découvrir.

Je vous souhaite de résister à l’enlisement, à l’indifférence et aux vertus négatives de notre époque. Je vous souhaite enfin de ne jamais renoncer à la recherche, à l’aventure, à la vie, à l’amour car la vie est une magni­fique aventure (…) ».

Et je me permettrais d’ajouter Tout comme l’Artisanat !

Excellence année à vous toutes et tous !

Laisser un commentaire