Interview de Laurent KOBLER, dirigeant de la brasserie La Châouette à Saizerais (54)
Carte d’identité
Entreprise : Brasserie La Châouette
Dirigeant : Laurent KOBLER
Localisation : Saizerais (54)
Produits : bières biologiques blondes, ambrées, blanches, de Printemps et d’hiver
Volume de production : 600 à 700 hectolitres de bières par an
Taille de l’entreprise : 3 Equivalents Temps Plein
Crédit photo : Jérôme Baudoin
Pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Je brasse de la bière depuis une vingtaine d’années, mais c’est il y a une dizaine d’années que j’ai décidé de développer mon activité, d’abord en complémentarité d’une autre activité professionnelle, puis à temps plein avec la création de la marque La Châouette.
Aujourd’hui, nous parlons de plus en plus de développement durable. Quelle est votre sensibilité au développement durable ?
Elle est aussi personnelle que professionnelle. Elle m’a conduit à développer une pratique professionnelle plus respectueuse de l’environnement : les bières que je produis sont biologiques, mais ce n’est pas suffisant, j’ai besoin d’aller plus loin dans cette réflexion en étudiant notre impact environnemental. Il faut aussi appréhender l’amont et l’aval de notre métier en optimisant les circuits d’approvisionnement des matières premières et en travaillant sur la gestion de nos déchets. Je crois aussi à la force du collectif comme avec notre association de brasseurs (Union des Brasseurs du Grand Est), les collectivités ou la Chambre de Métiers et de l’Artisanat pour nous accompagner et traiter ces sujets complexes qui au final nous concernent tous.
Comment votre CMA vous a-t-elle accompagné en la matière ?
Elle m’a proposé un diagnostic environnement. L’état des lieux de mes pratiques professionnelles m’a permis de faire le bilan des actions mises en place dans mon entreprise et d’identifier des pistes d’amélioration sur les systèmes d’approvisionnement, la gestion des déchets produits par la production de bière ou encore, l’utilisation de l’eau dans mon cycle de brassage.
Concrètement, qu’avez-vous mis en œuvre au sein de votre entreprise pour réduire votre impact environnemental ?
Une politique de réduction de ma consommation d’eau en ayant par exemple un circuit fermé pour les eaux de refroidissement du moût avant fermentation, mais aussi avec un meilleur contrôle des eaux de rinçage. En moyenne, il faut compter 8 litres d’eau pour produire 1 litre de bière. Grâce à notre approche, nous sommes autour de 4 litres.
Concernant la gestion des déchets, nous privilégions l’écoulement de nos bières en fûts inox et nous allons abandonner les gobelets jetables pour des gobelets consignés et réutilisables lors des événements auxquels nous prenons part (marchés, festivals…). Enfin, le recyclage et le réemploi des conditionnements sont au cœur de notre réflexion (cartons, bouteilles, sacs de malt, plastiques divers…). Nous avons déjà des contacts avec des acteurs qui vont nous aider à mettre en œuvre le lavage et réemploi des bouteilles ainsi que le recyclage des sacs de malts et autres déchets plastiques.
Quelle est la suite de ce diagnostic ?
Nous démarrons nos approvisionnements en malts bio en 2020 et en houblons bio en 2021, ce qui nous permettra d’utiliser un maximum de matières premières biologiques produites localement. Parallèlement, nous avons une association régionale « l’Union des Brasseurs du Grand Est » qui regroupe 42 brasseurs à ce jour et qui nous permet de mutualiser des moyens techniques, humains, de monter des programmes de formation, faire des achats groupés et mener des actions destinées au grand public (festivals de musique, rencontre de brasseurs etc.). C’est la force du collectif et c’est ensemble que nous avancerons, que ce soit sur les thématiques économique, sociale et environnementale.
L’accompagnement que les CMA nous apportent doit être connu : j’en ai parlé au sein de mon réseau mais il faut aller au-delà.
Quel impact sur l’image de votre entreprise ?
Extrêmement positif : faire connaître son engagement, les valeurs de son entreprise c’est un gage de qualité. Commercialement, c’est très important.
L’accompagnement que les CMA nous apportent doit être connu : j’en ai parlé au sein de mon réseau mais il faut aller au-delà.
La Châouette
https://www.chaouette.fr/
22 Route nationale
54380 Saizerais
06 29 08 15 90
Laurent KOBLER et son fils
Crédit photo : Jérôme Baudoin