Si vous allez faire un tour dans les Vosges et que vous allez vous promener sur le marché, vous croiserez sûrement Nicolas Liebaut, un mécanicien cycles ambulant qualifié et passionné. Bicyclette des années 70, BMX, VTT , vélo à assistance électrique pour aller au boulot , de route, de cyclotourisme ou pour enfant, tout type de vélo peut bénéficier des soins de son atelier mobile.

Pouvez-vous nous présenter votre activité ?
Je répare des vélos de manière itinérante grâce à ma camionnette, à domicile et sur certains marchés vosgiens. Ce qui me motive, c’est le sourire des gens qui retrouvent un vélo réglé et optimisé. Le public apprécie beaucoup de voir revenir un mécano dans des communes qui avaient perdu leur vélociste, comme à Bruyères. Ce que je veux offrir à ma clientèle, c’est un service de proximité. Je réalise aussi des interventions pédagogiques autour de la mécanique, en temps scolaire ou grand public, afin de rendre les gens autonomes sur les petites pannes, les réglages de freins et vitesses et l’entretien de leur vélos.
“Ce que je veux offrir à ma clientèle, c’est un service de proximité.“
D’où vous est venue cette vocation ?
Des études en environnement, un stage dans la première recyclerie de France en Picardie, pour finalement y travailler 11 ans comme réparateur électroménager puis vélo, un poste de conseiller info énergie dans les Vosges, pour finir par une formation de mécanicien cycles, toutes ces expériences m’ont amenées à préciser ce que je voulais faire et à me concentrer sur cette activité qui associe réduction des déchets et sobriété énergétique !
“…encourager les gens à pratiquer le recyclage et le réemploi pour éviter que les vélos finissent à la déchetterie.“
Il y a 6 ans, avec quelques passionnés nous avons créé l’atelier participatif L’Engrenage à Saint-Dié-des-Vosges. Avec cette association, il y avait une réelle volonté de permettre l’apprentissage de l’autoréparation et de l’entretien de son vélo, mais aussi d’expliquer et d’encourager les gens à pratiquer le recyclage et le réemploi pour éviter que les vélos finissent à la déchetterie.
Qu’est-ce que vous a apporté l’opération “Coup de Pouce Vélo” ?
L’opération « Coup de Pouce Vélo » est arrivée a point nommé, car les animations grand-public (qui étaient devenues mon cœur de métier) étaient proscrites depuis un an et je n’avais plus de rentrée d’argent. Cela m’a poussé à me remettre dans la réparation-vélo pour les clients. Depuis, « Coup de Pouce Vélo » m’a permis la réparation de 760 vélos, dont une majorité dormaient dans leurs caves ou leurs garages. Ils ont retrouvé une seconde jeunesse, évitant ainsi l’achat de vélos neufs.
Pourquoi le label Répar’acteurs ?
J’ai connu ce label en feuilletant le magazine Le Monde des Artisans. Je suis tombé sur la photo d’un vélo et j’ai tout de suite appelé mon contact des Vosges Valérie Jambert.
“La réparation a le mérite d’exister indépendamment de la vente de vélo, même sans boutique.“
Personnellement, je me retrouve pleinement dans la démarche Répar’acteurs portée par la CMA. La réparation a le mérite d’exister indépendamment de la vente de vélos neufs, même sans boutique. Je suis très attaché à la réparabilité et à la durabilité du matériel. Je suis sensible à la question des déchets, des circuits courts et du réemploi. C’est pour cela que je privilégie les pièces détachées de qualité, propose volontiers des pièces d’occasion, et fait très attention au choix de mes fournisseurs. Je ne veux pas proposer à mes clients des pièces avec des durées de vie très limitées (comme les pédales ou freins en plastique qui ne devraient pas exister). Je répare les chambres à air de qualité, j’en mets de côté pour les donner aux enfants du village (qui apprennent ainsi à réparer) , sinon je les coupe pour en faire des ligatures d’arbres ou des tendeurs. Je trie les différents métaux, utilise de l’huile en burette rechargeable, évite les sprays en bombe. Et surtout, je n’ai jamais refusé la réparation d’un vélo. Au sein de mon entreprise, les critères d’éligibilité au label sont respectés.
Vous souhaitez en savoir plus et passer à l’action ?