
Pourriez-vous nous présenter votre activité ?
Après avoir obtenu un CAP de Menuisier-ébéniste et travaillé dans l’agencement pendant deux ans, je suis devenu accordeur et réparateur d’accordéons. Ma passion, je la tiens de mon père, qui jouait de l’accordéon et les réparait également. J’ai repris son activité.
Que représente la réparation pour vous et votre activité ?
Je répare plus que je ne vends et lorsque je vends, ce sont rarement des accordéons neufs. Le plus souvent, j’achète des accordéons d’occasion, que je reconditionne. Mes activités de réparation et de vente se complètent car je réalise la majorité de mes ventes après avoir eu un premier contact client pour une réparation. Cela montre la confiance que mes clients m’accordent. La réparation d’un accordéon peut prendre 30 minutes comme 40 heures quand elle concerne les lames ou une rénovation complète. Je n’utilise que très peu de pièces détachées, sauf les bretelles et courroies qui sont à changer très régulièrement. En dehors de cela, je m’occupe principalement de l’accordage de la mécanique, voire la réhabilitation du cuir et du feutre.
“Mes activités de réparation et de vente se complètent car je réalise la majorité de mes ventes après avoir eu un premier contact client pour une réparation.”
Y a-t-il un intérêt à faire réparer un accordéon ?
Un accordéon neuf coûte cher. De plus, nous assistons à une augmentation du coût des matières premières. Les accordéons d’occasion, proposant un rabais de 30% à 50% par rapport au prix d’un neuf, sont très compétitifs. La réparation est donc intéressante financièrement.
“Les accordéons d’occasion, proposant un rabais de 30% à 50% par rapport au prix d’un neuf, sont très compétitifs.”
Auparavant, un accordéon produit en France pouvait sans problème durer toute une vie. Aujourd’hui, les modèles asiatiques sont très présents sur le marché du neuf. Si l’Italie reste un grand producteur d’accordéons, seuls deux fabricants subsistent en France.
D’où viennent vos clients ?
Mes clients viennent principalement d’Alsace et des Vosges. J’ai également quelques clients mosellans et allemands. Je suis le seul réparateur spécialisé en Alsace et d’une manière générale, il existe peu de réparateurs qualifiés. Je valorise mon savoir-faire par mon expérience et mon histoire familiale : cela fait 30 ans que je suis immatriculé à la Chambre de Métiers et mon père exerçait déjà ce métier.
Comment avez-vous connu Répar’Acteurs ?
J’ai connu Répar’Acteurs par le biais du magazine « Le Monde des Artisans ». Après un premier contact avec la Chambre des Métiers d’Alsace, ma conseillère est venue dans mon atelier pour faire le point sur mes besoins, notamment au sujet du recyclage des pièces. La démarche a été très simple et m’a permis d’être référencé dans l’annuaire de la réparation en ligne (annuaire-reparation.fr).
“La démarche a été très simple et m’a permis d’être référencé dans l’annuaire de la réparation en ligne”
Quelles sont vos perspectives dans la gestion environnementale de votre activité ?
Depuis toujours, j’inscris mon activité dans l’économie durable en réutilisant le maximum de matières, en reconditionnant et en donnant de la continuité aux instruments. J’essaye d’utiliser par ailleurs des produits qui ont un impact limité sur la santé et l’environnement.
Comment pensez-vous valoriser ce savoir-faire ?
J’ai un projet de site web marchand, que j’ai fait développer à la suite d’un rendez-vous avec la CMA, et j’ai sollicité la Région Grand Est afin de bénéficier d’une aide à la numérisation et gagner en visibilité auprès de tous adeptes de l’accordéon.